Dès l’embarcadère, l’impression d’être ailleurs s’instaure. Le souffle du vent fait valser les longues tiges du saule pleureur, le clapotis de l’eau se mêle à cette mélodie. Les bateaux, encore vides de leurs passagers invitent à prendre le large.
Nous voici à Chaumont-sur-Loire, sur la rive droite du fleuve pour vivre avec Aurélien Turpin, un moment de Loire.
Ce capitaine fluvial n’a rien d’un guide conférencier, habitué à son discours bien rôdé sur la vallée des rois. Il le dit lui-même « Aucune sortie n’est la même, lorsque je pars en bateau, je ne sais jamais à l’avance ce que je vais raconter, je me laisse guider par les questions de mes passagers, parfois la balade sera axée envers les oiseaux migrateurs, parfois en lien avec la construction des bateaux ».
Il faut dire que le jeune homme, originaire d’Onzain, situé rive gauche en face de Chaumont possède plusieurs cordes à son arc.
Sa relation à la Loire est ancrée dans ses gênes, tout petit, il aimait aller pêcher avec son père et taquiner les goujons au pied du pont de Chaumont. Attiré par l’environnement, il obtient en 2008, un BTS Gestion et Protection de la Nature avec l’envie de devenir animateur.
Deux ans plus tard, il fait la connaissance de Jean Ley, l’illustre homme de la Loire, ce précurseur qui souhaitait recréer un lien entre le fleuve redevenu sauvage et les humains. Ce philosophe écologique, aujourd’hui disparu, a initié Aurélien à la batellerie « Il m’a appris à créer une relation au fleuve, à le voir vivre pour comprendre les éléments ».
Ensemble, ils naviguent et proposent aux touristes et aux locaux de redécouvrir la Loire, en toues, ces bateaux traditionnels. Il faut dire que la batellerie de marchandises avait complètement disparu depuis 1850. « Lorsque nous étions gamins, entre 1990 et 2000, mis à part quelques particuliers avec leurs barques, plus personne n’allait sur la Loire. Les loisirs comme le canoë-kayak n’existaient pas encore ». Ils s’emparent alors de ce projet, celui de réconcilier les locaux qui se sont détournés du fleuve, par peur (dangerosité des tourbillons) ou désintérêt de la pêche et celui de révéler son patrimoine aux touristes.
Professionnaliser le métier
Les deux hommes travailleront ensemble jusqu’en 2015. Même si Jean n’est plus, Aurélien perpétue les activités avec cette même fibre. La soif de montrer la richesse de la Loire et de renouer son attachement aux humains en faisant vivre des expériences.
C’est ainsi que Moments de Loire a vu le jour en janvier 2021. Bien plus qu’une traditionnelle balade en bateau, l’entreprise a pour vocation de susciter des émotions par le vécu.
Ainsi, Aurélien vous emmènera 2 h 30 durant, au soleil couchant et au grès des courant, observer les castors, fouler le sable chaud et jeter l’ancre pour grignoter votre pique-nique sur une île.
Son collègue et ami pêcheur Nicolas, vient en renfort cet été pour partager son métier. Lors d’une sortie au petit matin, vous partirez 3 h avec lui pour participer à la relève des filets. Brochet, sandre, alose, silure, autant d’espèces de poisson que vous apprendrez à reconnaître aux côtés des pêcheurs professionnels. Ces passionnés, qui ne sont pas avares de transmettre leur savoir-faire, se feront un plaisir de vous raconter leur quotidien et anecdotes.
Un programme qui, je ne doute pas, vous aura donné envie de tester un Moment de Loire.
Coordonnées :
07 50 09 49 81
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