Family Business – Chronique sur les familles d’entrepreneurs

On estime à 30 % les entreprises familiales qui franchissent la deuxième génération et à seulement 10 % celles qui survivent à la troisième. Je me suis intéressée à ces success story et à leurs clés de réussite.

De gauche à droite Laëtitia, Lilou, Cassie, Enzo et Hervé Vauquelin @Emilie Marmion

Publiés dans le Magazine L’Épicentre de 2023 à 2024, je suis à la recherche d’un nouveau média intéressé pour diffuser cette chronique.

Les Vauquelin : perpétuer l’art du travail bien fait

Enzo, Lilou et Cassie ont respectivement 21, 19 et 16 ans. Ils sont les enfants de Laëtitia et Hervé, un couple du sud du Loir-et-Cher, tous deux entrepreneurs dans l’âme. Hervé est charpentier-couvreur dans l’entreprise familiale créée par son père en 1989, qu’il a reprise il y a une quinzaine d’années avec son frère. Quant à Laëtitia, elle a repris en 2017 la ferme de son père (qui appartenait déjà à ses grands-parents), située à Mennetou-sur-Cher. Elle y élève des moutons à viande et des mini-animaux. En parallèle, ces deux infatigables réhabilitent des maisons depuis leur plus jeune âge. D’année en année, ils en sont venus à aménager des hébergements insolites, des gîtes de grandes capacités, un magasin de producteurs, etc.

Bercés tout petits au rythme des travaux de leurs parents, les trois enfants ont vite été imprégnés par ce style de vie, dans lequel le mot « travail » n’est pas synonyme de fatigue ou de contrainte, mais bien de plaisir et de passion.

Cultiver le goût du travail

« Il y a des matins où c’est l’excitation du travail qui me réveille,se livre Hervé, les yeux brillants. Je suis tellement content et impatient d’aller bricoler que ça me lève ! » Par cette phrase, on comprend mieux ce qui les fait vibrer. Si les membres de la famille Vauquelin aiment travailler, c’est avant tout parce qu’ils aiment ce qu’ils font et qu’ils ne fixent aucune limite à leurs idées. Toujours des projets en tête, toujours des envies à assouvir, pas de quoi tomber dans la monotonie. Alors comment font-ils pour toujours avoir la niaque ? « Certes, on part rarement en vacances, mais on a toujours eu une vie sociale bien remplie. On aime beaucoup faire la fête, partager de bons repas entre amis ou avec la famille », expliquent-ils. Et puis, Hervé glisse un conseil : « Pour rester motivé, il ne faut pas avoir envie de finir avant d’avoir commencé à travailler. Il y a des étapes obligatoires dans le travail, il faut prendre le temps. Avec l’expérience, on apprend. »

L’artisanat par excellence

C’est sans doute grâce à cette philosophie de vie que leurs trois enfants ont souhaité embrasser les métiers de l’artisanat. À commencer par Enzo, qui a toujours été attiré par les métiers manuels. À force de voir son père fabriquer, faire et défaire jusqu’à la perfection, il a acquis des compétences qui lui ont permis de rafler toutes les médailles d’or des concours du meilleur apprenti. Avec, en point d’orgue, la médaille d’excellence obtenue en septembre 2024, aux Worldskills de Lyon.

Lilou, après avoir tenté la seconde générale, s’est rendue à l’évidence : rester assise toute la journée n’était pas fait pour elle. La jeune fille s’est donc dirigée vers l’esthétisme. Appliquée, elle a rapidement été repérée par ses professeurs qui, avec sa famille, l’ont encouragée à passer les concours. Cette année, elle a performé en remportant deux médailles d’or au niveau départemental et régional. Quant à Cassie, la petite dernière de la fratrie, elle entamera en septembre son bac pro métiers de la mode à Châteauroux. Déjà très créative et animée par la ferveur des concours de ses frangins, elle pense déjà y participer.

Émilie Marmion

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